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16 mars 2007

Ces africains en mal d´eux-mêmes

Commentaire sur Congomania sur l´article de Tony Katombe : Congo : bonne année, quand même…du 2 janvier 2007

La RDCongo : prochaine indigestion de Louis Michel ?

" Avant d´aller de par le monde apprendre aux autres ce que c´est que la liberté, ou comment on fait le progrès ; il faut au préalable s´assurer qu´on sait ce que ces deux valeurs culturelles humaines impliquent et obligent.  Surtout si sincèrement on ne sait se départir de ses intérêts individuels étroits."  Musengeshi Katata

Bonne année, Tony et bien de choses à tous les tiens…malgré tout. Pour en revenir au Congo, tu connais mon principe : j´estime que les africains noirs se font drôlement prendre sur les bras parce qu´ils négligent de considérer les choses largement. Et c´est dire de s´atteler à organiser un système de valeurs et d´idéal répondant à la fois aux aspirations et obligations internes qu´à un positionnement externe affirmé et averti. Si le prétentieux et plutôt sournois colonialiste que mécène ou féru de la liberté humaine Louis Michel issu d´un petit pays étant 80 fois plus petit que le Congo veut, avec ses paires et ses confrères occidentaux, s´emparer du pouvoir réel (économique et financier) au Congo ; c´est parce que les congolais, à force d´être superficiel et plutôt étroit d´esprit, s´accrochent au subsidiaire au lieu d´agir et de conforter fermement le principal qui est la mise sur pied d´un idéal de moyens et d´institutions assurant l´avenir des leurs et celui de leur Etat. Et ce régionalisme de l´esprit et de la prétention politique faisait rage en Afrique noire avec des images, des situations des plus désastreuses pour les peuples et les populations noires. N´est-on pas surpris que ce soit le seul continent où se marasme se perpétue malgré tout ? Curieux. Serions-nous tous aveugles, ou les africains seraient-ils tous des génies méconnus ?

Et cependant, comment sortir de ce bourbier néocolonialiste qui menait l´Afrique noire directement dans une nouvelle ère de servitude et d´exploitation servile après 46 ans d´une indépendance trompeuse et vide minée par une francafrique des plus salope, criminelle et chosifiante ? Répondre à cette question est l´actuel défi des africains. Et celle du Congo particulièrement parce que géopolitiquement, ce pays présente un intérêt évident pour l´occident.

Je l´ai toujours dit, ce qui tue et aliène le noir, c´est qu´il aime trop à paraître plutôt qu´à être ; il aime trop se croire moderne et user de tels prétentions sans accepter que le modernisme, il faut le concevoir, le faire, en soutenir et en défendre les valeurs qui, au préalable, se doivent de réaliser celui qui les exerce. Ainsi, croire qu´on peut, avec une mentalité arriérée inculte et réfractaire autant à la raison qu´à la créativité on accède au paradis de la consommation matérielle, de la culture tout court ; c´est à mon avis tomber à bras ouvert entre les mains de Louis Michel et de l´occident surproducteur et excédentaire en mal d´un hégémonisme dépassé et insalubre. Vouloir rouler en voitures occidentales sans prendre la peine de construire soi-même ses propres moyens de déplacement aériens ou terrestres, comme l´ont toujours fait les congolais, et continuent à le faire pour gagner le temps perdu ou se mettre faussement à la hauteur du progrès, c´est, n´en déplaise à ces désespérés gratuits de la consommation étrangère, se suicider à court et à long terme. Pire : on détruisait simplement sa créativité et sa liberté, en étouffant le développement de l´intelligence industrielle des siens, et ce faisant, le travail et l´emploi de sa société.

Et si alors j´entends les africains se mettre à pleurer, à taper du pied parce qu´on les menait en bateau ; ou même certains s´enrager dans le systématisme critique de détails superflus d´une politique quotidienne qui, au lieu de s´atteler au principal de la production du travail et l´amélioration ou l´enrichissement fonctionnel des facteurs et des moyens de réalisation sociale, cafouillait et stagnait, sans idéal et sans fermeté d´aller de l´avant ; désolé, cela ne me touche plus – ou plutôt je ne peux que dire : à qui donc la faute ? Oui, qui a donc élu Kabila (alias ou pas) au pouvoir ? Fallait-il maintenant commencer à verser des larmes de crocodile ? Par ailleurs, combien de soit disant intellectuels congolais parrainèrent volontairement ou par insuffisance rationnelle cette mystification du peuple et de sa liberté ?

En fait, c´est cela le drame. On a largement l´impression que bien de tonneaux vides s´exercent gratuitement en Afrique sans, ni connaître leurs devoirs, ni maîtriser leur métier politique dans ses implications. Et dans ce cas, des gens comme Louis Michel et ses comparses ont la main et l´aubaine facile. Car vouloir se préserver de l´effort imaginaire ou réel, préférer l´immédiateté au long terme solide et assuré ; tout cela ne mène, dans notre monde moderne de guerre ouverte d´intérêts et de rapacité qu´ont couvrait de faux miel et de fallacieux mensonges, c´est aliéner son avenir et celui des générations futures au productivisme et à l´incurable chosification occidentale. Il faudrait peut-être d´abord savoir si on veut la liberté ; si on sait ce qu´elle réserve et implique, d´abord, avant de marcher courageusement dans l´illusion, le volontarisme culturel décousu et appauvrissant à tout point de vue.

Un grand politicien congolais : Bernardin Mungul Diaka avait dit : « quand un automobile est en panne de moteur, changer de chauffeur ne résout pas le problème ». L´inverse est tout autant vrai : quand un chauffeur automobile brille par son incapacité et sa gaucherie, changer le moteur ne fait pas gagner la course !

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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